Présentation

Artiste en grande partie autodidacte, j’ai accompli, comme beaucoup, mes premiers pas artistiques en dessinant au fusain, à la sanguine. Mais très vite, la couleur s’est imposée à moi comme une évidence. Jeune adolescente, j’ai peint des aquarelles, reproduit des œuvres de Dali (un de mes peintres préférés) à la gouache et à l’huile, et affirmé progressivement ma personnalité artistique avec une fascination pour le portrait, et notamment le visage des populations des pays du sud. Une passion qui m’a suivie dans ma vie d’adulte et qui m’a valu de remporter le prix du public lors de l’exposition 2000 à Noisiel (région parisienne) pour la représentation d’un bédouin avec sa coiffe, son visage buriné et ses yeux de feu.


Le début des années 2000 a marqué un premier tournant dans mon travail. Je me suis initiée à ce qu’il est convenu d’appeler la troisième dimension au sein d’un atelier de sculpture à Champs-sur-Marne où j’ai appris à monter des formes en argile et à tailler la pierre.

L’art par excellence du corps humain, sans filet, où la moindre erreur ne pardonne pas.


Toujours en quête d’idées nouvelles, et à la suite d’un séjour compliqué en Haïti, j’ai découvert « l’art du pauvre », notamment celui du métal de récupération. J’ai passé des après-midi entières à la Croix des Bouquets, en banlieue de Port-au-Prince, à regarder les jeunes haïtiens découper des bidons recyclés, les déformer, les ciseler, leur donner une forme artistique exceptionnelle et réaliser un travail d’une incroyable précision, presque d’orfèvre, en restant simplement assis sur le sol, munis d’une cisaille, d’un poinçon et d’une pierre en guise de marteau.

Dès lors, cet intérêt pour l’art de la récupération ne m’a plus quittée. Ayant eu l’opportunité d’un séjour au Burkina Faso, je me suis familiarisée à la technique de la cire perdue auprès des célèbres bronziers de Ouagadougou, dans un cadre typiquement africain, à savoir une arrière-cour, avec poules et cochons, bouse de vache et stock de vieux robinets et autres ferrailles de toutes sortes.



Et puis finalement, j’ai échoué à Mayotte, petite île de l’Océan indien riche d’un beau lagon mais qui n’offre pas beaucoup d’opportunités artistiques et de matière à sculpter. Désemparée, j’ai cherché un prolongement à mon travail et me suis lancée dans un projet qui est désormais la concrétisation de tout mon parcours d’artiste plasticienne : la réalisation d’œuvres en papier mâché, un art qui requiert d’en maîtriser plusieurs, un art de la récupération, de l’imagination et du système D, de la peinture et du modelage.


Depuis mon retour en France, j’ai eu en 2018 le prix du public pour mon travail en papier mâché lors de l’exposition « Les Arts dans la rue » de Collobrières.